2ème jour : de Farmahamna au Kongsfjord (Baie du Roi)
panoramas du jour pour avoir une petite idée des lieux : hop
- hop - hop
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H 30 : Alors que je visite la passerelle, nous virons donc pour pénétrer
dans Kongsfjorden (le "en" final est l'article. Kongsfjorden =
le Kongsfjord). Le ciel commence à se dégager légèrement
et nous pouvons, parfois, apercevoir les sommets ceinturant la baie.
Tout au fond, là-bas, des trouées dans le plafond génèrent
des fontaines de lumières très nettement contrastées.
Parfois, en Bretagne, on observe ce genre de phénomène mais
en nettement moins contrasté. Ici, ces "fontaines de lumières"
génèrent une lumière très "blanche",
violente. A certains moments, au cours des 11 jours passés au Spitzberg,
quand plusieurs de ces "fontaines" de lumière apparaissaient
simultanément à l'horizon autour de moi, c'était difficile
de dire où se trouvait à cet instant le soleil, des "fontaines"
au sud et au nord ou à l'ouest et à l'est générant
une lumière aussi violente, digne d'un coucher de soleil.
Nous ne faisons que passer devant Ny Ålesund et nous dirigeons
vers le nord de l'île de Blomstrand pour mouiller cette nuit dans
le détroit entre celle-ci et le glacier du même nom. Sur la
carte au 500 000ème que j'ai achetée et qui date de 1982,
le glacier rejoint l'île et l'on pensait, avant que le glacier ne
recule, qu'en fait d'île, il s'agissait d'une presqu'île. En
fait, le glacier "enjambait" ce bras de mer de 500 mètres
de large environ.
J'ai cherché sur Google des sites présentant ce glacier.
Apparemment, il est une référence en ce qui concerne le recul
des glaciers et de nombreux sites comparent d'anciennes photos du début
du XXème siècle à des photos d'aujourd'hui : si le
front glaciaire d'aout 2003 nous a impressionné, celui de 1928, par
exemple, semble 3 à 4 fois plus haut. Voir ces sites.
Avant de mouiller à plus de 300 m du front glaciaire, Bernard
nous gratifie d'une visite à 50 m le long du front parmi les growlers
et glaçons : le glacier craque régulièrement tel un
coup de feu ; les glaçons dans la mer pétillent en permanence.
Imaginez le bruit que fait le glaçon dans votre verre d'apéritif
multiplié des millions de fois...
Cette soirée, je ferai 3 panoramas de cet endroit que vous pouvez
voir sur ma page de panoramas
(je l'ouvre dans une nouvelle fenêtre qu'il suffira de fermer après
visualisation des panoramas pour retrouver la présente page). Quand
on regarde (ou fait des photos) vers l'est et ses "fontaines de lumière",
on se croirait à contre-jour alors qu'il est plus de 22 H et que
le soleil est derrière nous !!
"Au
pied du glacier, c'est d'une beauté !!! Les reflets du ciel sur les
glaçons dans la mer verte, c'est fantastique !!! qu'est-ce que c'est
beau !!!" ai-je enregistré sur mon dictaphone avec le pétillement
de la glace en arrière-plan. A ce pétillement, s'ajoute le
clapotis de l'eau sur les growlers (ou bourguignons en français).
Vers 22 H 20, du dessus de la passerelle, je prend 9 photos pour faire
un panoramique de 360°... que je ne mettrai pas en ligne finalement
: si les montagnes et les glaciers ne bougent guère, l'Isbjorn II
sur l'eau, oui et avec lui ses super-structures qui donc ne se retrouvent
pas devant le même fond lorsque je termine mon tour de 360°. J'aurais
p't'être du monter dans le nid de pie pour être au dessus des
radars, antennes, etc... Enfin, le panorama ci-dessus est fait de 2 de ces
9 photos.
Ce
soir, je gagne ma banette à 23 H 16, de très belles images
plein les yeux. Cette nuit, bien que nous ayons mouillé à
bonne distance du front du Blomstrandbreen (breen en norvégien =
glacier), nous serons bercés à 2 reprises par les vagues générées
par la chute à l'eau de gros séracs. Au travers de la coque,
je perçois le pétillement des glaçons.